vendredi 26 juin 2015

Assassinat et attentat en Isère ce 26 juin 2015 chez Air Products

Il vaut mieux être le second à dire quelque chose d'intelligent, que le premier à diffuser une connerie.

Cette citation est de moi seul.

Encore une fois le désir d'être le premier sur la photo, le premier au micro, le premier à l'écran, prime sur toute autre considération.
La présomption d'innocence: inutile.
Le suspect: criminel.
Le criminel: coupable.
Le droit au procès équitable, dans un délai raisonnable, devant un tribunal impartial: oublié.

Certes, les faits constatés sont horribles, en particulier le cas de décapitation.
Certes, en première analyse, l'hypothèse terroriste semble bien la meilleure.
Certes, un volume considérable de forces de l'ordre en uniforme a été déployé sur les lieux.
Mais aurait-on fini l'enquête et l'instruction du dossier dans la même journée ?

Les premières gardes à vue ne sont pas terminées que déjà nos politiciens et nos journalistes en sont à l'étape la plus importante (pour eux) :  
Comment exploiter au mieux l'émotion du public?

Ma première pensée, peut-être l'age aidant, a été pour la victime, macabrement mise en scène.
Pour sa famille, pour ses proches, meurtris en un instant par sa disparition et par cette mise en scène qui ne saurait relever de la religion, mais bien du crime pur et dur.
Crime politique, peut-être, mais crime d'abord, et acte terroriste, car mis en scène pour cela.

Mon second sentiment, c'est irrationnel mais humain, ça a été la colère contre la personne qui a commis cet assassinat.
Le souhait qu'au-delà du judiciaire, l'exécutif redresse la tête.

Ce n'est qu'ensuite que j'en viens à comparer ce crime avec d'autres, se réclamant des mêmes inspirateurs, le même jour et ailleurs dans le monde, au Koweït et en Tunisie particulièrement.
L'enquête ne fait que commencer, aucune piste n'est à exclure et la coïncidence est là.
Il ne faut pas être naïfs, il ne faut (surtout) pas se voiler la face.

Si en métropole et dans le respect de notre droit la justice doit avancer, hors de France, il y a certainement autre chose à faire qu'attendre la lumière.
La France a une voix. 
Elle a aussi des mains, des bras, et quelques autres moyens pour faire entendre sa voix à ceux qui en ont besoin.
La BGL 250 n'est pas le moyen le plus précis ou le plus raffiné, mais quand ça arrive au sol, généralement ça raisonne bien.

Le message subliminal peut se délivrer de différentes façons...

Avant la révolution, cela se nommait "Ultima ratio Regum". Autres temps, autres mœurs.

Le pays des droits de l'homme sait aussi trouver les bonnes répliques quand on le cherche.
Il n'y a pas que dans l'air du temps que l'on peut trouver des idées et des réponses fermes.

Finissons enfin par une note d'espoir.
L'espoir qu'un jour disparaissent de la "une" de nos journaux les crétins - et je pèse le mot - qui, à chaque fois, viennent fustiger la police et en particulier sa composante renseignement dont le travail est si difficile, parce que dans notre pays on ne jette pas les gens en prison sur une simple rumeur.
Les "Yaka-Fokon, Yavéka-Falaike".
Les mêmes qui ne supporteraient pas que s'exerce la surveillance (savent-t'ils ce que représente en moyens humains et financiers une surveillance ?) sur un simple suspect au casier judiciaire vierge.
Laissons travailler Gendarmes et Policiers. Pas juste après un crime, mais au quotidien.


Merci aussi à ceux de nos hommes et femmes politiques, à ces journalistes aussi, qui gardent leur confiance dans nos institutions et surtout assez de recul pour ne pas en rajouter.

L'enquête, c'est le travail des Gendarmes et des Policiers.
Le jugement, ce sera le travail des Juges.
La guerre c'est le travail des Militaires, et on ne fait pas la guerre en égorgeant des civils.

"Il vaut mieux être le second à dire quelque chose d'intelligent, que le premier à diffuser une connerie."

Ce sera ma citation de la semaine. Elle me semble d'actualité.
Didier CODANI

1 commentaire:

  1. L'avis du Juge Marc TREVIDIC sur MEDIAPART le 29 juin 2015:
    "Pour Marc Trévidic, les réactions médiatiques et politiques aux événements qualifiés de terroristes gagneraient également à être nuancées et mieux maîtrisées. Le crime de Saint-Quentin-Fallavier devrait être regardé à cette aune, explique-t-il à Mediapart. « Franchement, deux conseils restreints de défense, si c’est un acte isolé, et pour un type comme ça, ça me paraît beaucoup. »

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